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L'Acupuncture dans la vision traditionnelle

Dernière mise à jour : 21 déc. 2023


mandala sur le plafon d'un temple chinoise qui comporte un dragon

(Ceci est un article que j'ai écrit il y a quelques années pour l'Institut Rafael)

La Médecine Traditionnelle Chinoise comprend des théories diverses qui ont donné naissance à une myriade de styles en phytothérapie, en acupuncture, en techniques corporelles et manuelles ainsi qu’à des écoles qui ont mis l’accent sur des éléments différents les unes des autres (par ex L’Ecole de la Terre, L’Ecole de l’Eau, l’Ecole des maladies fébriles etc). Ceci est tout à fait compréhensible car son histoire commence quelques millénaires avant notre ère et elle se répand sur un territoire qui fait 17,5 la France (à peine plus petit que l’Europe), s’adaptant ensuite à tout le continent Asiatique. On peut difficilement s’imaginer l’immensité de cet édifice qu’est la Médecine Traditionnelle Chinoise et son incroyable richesse avec ses traités, commentaires, manuels, témoignages et données pratiques accumulées et transmises pendant des siècles. Pour y arriver, il faudrait la comparer à l’histoire de la médecine occidentale en commençant par les anciens (Hippocrate, Discorides, Gallien) et tous les auteurs, écoles, développements, et variantes régionales que l’on a connu au fil des siècles en Europe sur un territoire qui comprend entre autres la Russie, L’Allemagne, les pays nordiques, l’Italie, la France, l’Angleterre etc. Mais là ou la médecine occidentale à marqué une coupure nette avec son histoire depuis la découverte de la méthode scientifique, la Médecine Chinoise Traditionnelle a continué à s’adapter aux nouvelles idéologies médicales occidentales qui ont envahi la Chine depuis le 19eme siècle.

La Médecine Chinoise est bel et bien une ethno-médecine, et en tant que telle, ses théories, sa vision de l’être humain, de son bien être et de son lien avec l’univers ne peut être véritablement compris qu’en s’immergeant dans l’univers qui l’a vu naître sans essayer de lui plaquer par dessus nos propres catégories. Cette vision a été codifié dans des textes ancients comme le Nei Jing et le Nan Jing, et ce sont ces notions qui donnent une cohésion au foisonnement d’approches, styles et pratiques que l’on retrouve dans l’histoire de l’acupuncture. C’est parce qu’elle s’appuie sur les notions et les principes présents dans ces livres de référence sus-cités que l’on peut parler d’acupuncture traditionnelle.

Un point essentiel de cette vision c’est que la primauté est donné au subtil, à l’invisible! Le subtil est plus important et plus parlant que le visible. Ainsi, les symptômes concrets que présente le patient, ne sont que des indices qui pointent vers un déséquilibre subtil dont l’acupuncteur doit trouver l’emplacement puis en déceler la cause (souvent présente dans les habitudes de vie du patient, qu’elle soient au niveau alimentaire, physique, émotionnelle ou mentale). Une fois le déséquilibre trouvé et le niveau établi, l’acupuncteur peut choisir la théorie (Yin- Yang, 5 Elements, 6 Axes, 4 Energies, 3 Foyers etc) la plus approprié à appliquer dans le cas de son patient pour l’aider à retrouver l’équilibre, l’homéostasie.

La tradition raconte qu’à un moment donné du déploiement de la création, il vient un moment ou les souffles désorganisées commencent à s’assembler et à suivre un ordre. C’est le moment ou les choses se polarisent (on appelle cela le Yin - Yang), où l’on entre dans la dualité, essentielle à la création car c’est là qu’elle peut prendre forme (la dialectique entre l’observateur et l’objet observé) et que la vie peut surgir. La vie suppose des lois ou chaque element à sa propre place. Tant que l’ordre est présent, tant que l’être connaît sa place dans la vie, il est en bonne santé. Quand l’équilibre se trouve bousculé ( à cause d’un accident, un choc émotionnel, un deuil, une déception etc) , la conscience de sa mission ici bas (les chinois parlent de « mandat céleste») se trouve brouillé, ses souffles deviennent erratiques et la maladie surgit. Le rôle de l’acupuncteur traditionnel n’est plus ni moins que d’assister le processus de la vie, d’aider la personne à retrouver l’ordre intérieur et par voie de conséquence, sa destinée.

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